Interview Yann Boutruche – Etre authentique

Yann est « Le mouton à Cinq Pattes » (LM5P), vous découvrirez pourquoi.

Egalement, nous évoquons dans ce podcast pourquoi et comment il a choisi l’authenticité à tout prix, quitte à y laisser … de la laine.

Voici le lien vers sont site : http://www.lemoutona5pattes.be/

Voici la transcription de cette vidéo :

Stéphane : Yann Boutruche, bonjour. Je vous ai invité pour que vous nous donniez un enseignement que vous avez appris au cours de votre carrière. Il semble que vous avez créé quelque chose qui s’appelle Le Mouton a Cinq Pattes, en deux secondes c’est quoi ?

Yann : Le Mouton a Cinq Pattes c’est une expression française, qui veut tout simplement dire « c’est une personne rare et exceptionnelle ». Et donc je trouvais ça totalement mégalo, totalement dingue, et je me suis dit ben je vais appeler ma société comme ça « Le Mouton a Cinq Pattes ». Et, du coup, maintenant mon nom et mon prénom « Le Mouton a Cinq Pattes », et quand on parle du Mouton à Cinq Pattes c’est moi en fait, quelqu’un de rare et d’exceptionnel, c’est totalement mégalo je le sais.

Stéphane : C’est bien vu. C’est rigolo parce que je suis pas sûr que ça soit totalement raccord avec l’enseignement que vous voulez nous apprendre, expliquez-nous ça !

Yann :  Non, parce que c’est vrai que je mets très souvent en avant le côté authentique, donc l’authenticité auprès des entreprises et je leur explique que, justement, il faut être authentique. Peut-être que j’ai un côté un peu mégalo mais je reste authentique de toute façon, et ça c’est très important.

Stéphane : Mégalo, je ne pense pas, disons que vous avez trouvé une marque qui marque les esprits, et c’est ça ce qu’il faut faire aussi pour être différent.

Yann :  La preuve, vous m’avez contacté, et je pense qu’il y a aussi un peu de ça parce que justement, très souvent on ne se souvient pas de Yann Boutruche mais on se souvient du « Mouton à Cinq Pattes ». Et donc ça marque les esprits et c’est en fait ça ce que je cherchais principalement.

Stéphane : Alors moi j’ai une question, parce que tout le monde dit que le bouquin Dale Carnegie ‘ »Comment se faire des amis » est formidable. Moi je l’ai pas supporté ce livre, parce que, tout de suite c’est faire des sourires, serrer la main à tout le monde, être sympa, etc., j’ai trouvé ça pas du tout authentique, qu’est-ce que vous en pensez ?

Yann : Il y a le côté pour la galerie on va dire. C’est vrai qu’il faut être poli, donc on est authentique parce qu’il le faut en société, maintenant il y a la vraie authenticité et ça on s’en rend compte après qu’on discute beaucoup plus longtemps avec les personnes – parce qu’on n’est pas là juste pour la galerie mais aussi pour travailler, on est là pour trouver des prospects, on est là pour avancer sur le côté professionnel et personnel, c’est vrai que l’authenticité on s’en rend compte en fait au fur et à mesure que l’on discute avec la personne, et je pense que c’est surtout ça, donc moi je fais beaucoup de networking, et c’est vrai qu’on est tous à se serrer à la main, à se dire des choses super sympas et tout. Mais il faut voir après, est ce que, réellement, on va rencontrer les personnes plus longuement, est ce qu’on va pouvoir discuter avec elles plus longuement, et vraiment voir s’il y a des atomes crochus qui peuvent se faire.

Stéphane :  Ce que le livre nous dit c’est : briser la glace en ayant l’air déjà avenant, sympa, souriant, etc., et après revenir aux bases pour dire, finalement, qui tu es vraiment, est ce qu’on peut vraiment avancer ensemble, quoi.

Yann : Oui voilà. Maintenant, ça ne dit pas non plus obligatoirement que l’on ne doit pas commettre d’erreurs, parce qu’on peut croire comme ça dans un premier temps, moi ça m’est arrivé il y a pas encore très longtemps où je me suis associé avec une personne, je pensais vraiment que ça allait être super sympa, qu’on avait les mêmes valeurs et tout. Et puis arrive à un moment il y a l’argent qui s’est mêlé à ça, et puis là, du coup, l’authenticité disparaît, et on se rend compte que, voilà, au bout de plusieurs mois, cette authenticité là, c’est un petit fétu de paille et puis ça a pris feu et puis voila. Donc il y a une authenticité qu’il faut avoir : d’accord, mais ça n’empêche pas les personnes de se faire avoir malgré tout, c’est clair.

Stéphane : Alors en l’occurrence, l’authenticité c’est pour moi quelque chose que j’ai du mal à passer par-dessus, je ne peux pas m’empêcher de dire ce que je pense, ce que je pense juste, ce que je pense vrai, je déteste l’injustice. Donc combien de fois j’ai perdu un emploi et un bon poste parce que j’ai dit ce que je pensais en réunion, ou à un chef, ou à un décideur ou un je ne sais quoi, et que ces gens là, étant plus puissants, évidemment ont décidé de me mettre de côté parce que je gênais leur petite carrière, donc c’est quelque chose qui coûte très très cher l’authenticité.

Yann :  Oui, moi ça m’a coûté plusieurs fois très très cher, oui c’est vrai. Ça m’a coûté des emplois, ça m’a coûté plusieurs sociétés mais ça n’empêche que, comme je dis toujours, on peut être authentique, il peut y avoir des échecs, mais l’échec en fait c’est de rester, de ne pas recommencer, là c’est un vrai échec.

A partir du moment où vous vous relevez, ce n’est plus un échec, il faut se relancer, il faut renaître de ses cendres comme un phénix. Oui on fait des erreurs, même avec l’authenticité, malgré tout on reste nous même, et nous on sait, même si on est authentique on sait qu’on peut se regarder dans une glace le matin, et c’est principal.

Stéphane : Qu’est-ce que vous avez gagné vous finalement en étant si authentique, qu’est ce que ça vous a fait gagner à part votre dignité, etc. Dans le business, allez ?

Yann :  Moi en fait, ce qui se passe c’est que, au fur et à mesure, à chaque étape en fait, à chaque fois que j’ai pu comme ça avoir un souci avec quelqu’un, on apprend de nos erreurs de toute façon, et on sait qu’on ne refera plus cette erreur là et on en apprend tous les jours. Au fur et à mesure de notre carrière, et ben on apprend tous les jours, et le fait, justement moi je reste authentique mais je sais que maintenant je dois faire attention à telle ou telle chose et donc du coup ça nous fait avancer différemment, mais ça nous fait avancer, jusqu’à trouver certainement la voie qui nous plaît. Moi j’ai trouvé en tout cas celle qui me plaît, et voilà, maintenant je continue seul mais avec du networking, mais je continue en fait mon travail seul, et ça se passe très bien comme ça.

Stéphane :  Comme ça il n’y a pas de compromissions etc. Je comprends très bien.

Donc là ce que je retiens, c’est que, être authentique je pense que c’est une bonne base de départ pour avancer sainement, que, après on peut mettre un peu d’eau dans son vin de temps en temps pour éviter les conflits inutiles auprès de certaines personnes auxquelles on tient notamment. Par contre si on partait dans l’autre sens et qu’on était des gens par nature manipulateurs, ou malsain, etc., ça devient extrêmement compliqué d’être authentique, c’est beaucoup plus dur je pense dans ce sens-là.

Yann : C’est plus délicat, c’est vrai, mais on reste nous même, on ne peut pas se refaire, on ne peut que s’améliorer et réagir autrement au fur et à mesure, il faut avancer tout simplement.

Stéphane :  Alors Yann, on avait dit qu’on ferait court, je pense que c’est le cas encore, on pourrait discuter pendant une heure là-dessus, et je pense qu’on va s’arrêter quand même comme prévu, si on a besoin d’en reparler dans d’autres aspects pourquoi pas, moi je vous connaissais pas, j’ai découvert quelqu’un qui va bien dans mes valeurs, Le Mouton à Cinq Pattes c’est clair donc.

J’espère qu’on va se recroiser et vous allez continuer à écouter la suite de ces interviews parce que certaines vont être très intéressantes je pense.

Yann : Il n’y a pas de soucis.

Stéphane :  Merci, à bientôt Yann.
Yann : Merci à vous, au revoir.
Stéphane : Au revoir.