Interview Guillaume Attias – Utiliser les Neurosciences pour booster sa créativité
Ah, Guillaume Attias…
Je l’ai rencontré en 2017 lors d’une conférence sur les Neurosciences, à Bordeaux.
Tout de suite impressionné par la profondeur de son analyse, j’ai tenu à lui parler.
Depuis, il a énormément apporté à ce que je propose à mes clients, via ses audits en Neuroergonomie pour améliorer la conversion des sites web.
Cela fait plus de 15 ans que Guillaume peaufine son modèle et il est trop modeste pour expliquer qu’il a accompagné des Stars du Show Biz de niveau international pendant 7 ans !
Guillaume a mis au point un cursus ultra complet, accessible au plus grand nombre, afin de nous changer en profondeur.
Il comporte des spécialisations pour le management, le commerce + des ateliers pratiques.
Bref, Guillaume ouvre de grandes perspectives à qui veut bien prendre le temps de se former et se remettre en question.
Justement, dans ce podcast, il nous explique comment redevenir un artiste. Un artisan de notre vie.
Vous n’aimez pas le Bullshit ? Moi non plus ! Alors, je vous laisse juger.
Voici le site de Guillaume : www.bmo-academy.com
Voici la transcription de cette vidéo :
Stéphane : Merci à toutes et tous de nous suivre, je vous présente Guillaume Attias qui est un expert dans les sciences cognitives, dis-nous ça Guillaume.
Guillaume : Oui c’est ça, donc je suis expert en Neurosciences et en sciences cognitives appliquées au processus décisionnel (parce que les sciences cognitives c’est un vaste sujet), donc moi plus spécifiquement, je suis spécialisé dans ‘comment notre cerveau perçoit les informations du monde l’extérieur’, comment il leur affecte de la valeur, et à partir de cette affectation de valeur, qu’est ce qui va conditionner nos décisions, ça c’est véritablement mon domaine d’expertise.
Stéphane : Et tu as eu cette idée assez jeune je crois ?
Guillaume : Oui, ça a commencé dès que j’étais au lycée avec une petite particularité, c’est que j’ai eu la chance de pouvoir apprendre et comprendre très rapidement et surtout de pouvoir modéliser des environnements particulièrement complexes, ce qui fait que moi je n’avais cours que le matin, j’avais cours de 8h à midi, 4 jours dans la semaine. J’étais juste derrière les facultés de psychologie de Bordeaux, et donc du coup en percevant les choses différemment en réagissant un petit peu différemment des autres petits camarades que je pouvais avoir, je me suis interrogé pour savoir d’où venait cette différence, et finalement qu’est ce qui faisait au niveau du cerveau que ça fonctionnait un petit peu différemment chez moi et chez d’autres personnes évidemment.
Le matin j’étais en cours en tant que lycéen et l’après-midi je grenouillais dans les facs de psycho, psycho cognitive, psycho socio, psycho comportementale etc., et c’est ce qui m’a permis d’appréhender différemment les processus décisionnels.
Stéphane : On a préparé cet entretien tous les deux et, justement, cette introduction nous permet d’amener un grand enseignement qui me semble très intéressant parce qu’en fait on cherche tous à être heureux, on cherche tous à trouver notre voie, on nous dit : travaille avec quelque chose qui te passionne et pas juste pour l’argent, ok ça c’est bien, ça a l’air simple à dire mais c’est très compliqué parfois à faire. Et je pense que toi tu as réussi, et justement, tu as fait de ta différence (donc là c’est une différence un peu positive dans le sens ou tu apprenais vite, etc., tu avais du temps libre). Mais même si on n’a pas cette chance,je pense qu’on peut faire la différence en utilisant la même méthode que tu as utilisée toi, tu vas nous l’expliquer un petit peu.
Et puis il y a aussi quelque chose de fondamental qu’on va dire, donc déjà comment tu as fait pour avancer dans ton sujet et faire quelque chose d’un peu différent à ce qui existait déjà ?
Guillaume : Ben en fait, dans ce que tu annonces, quand on veut travailler avec passion, lorsqu’on veut créer, lorsqu’on veut avancer, on a besoin de se poser, on a besoin de créer justement.
Il se trouve qu’à l’école on nous apprend à se concentrer sur quelque chose, on va nous poser un problème, et là on va utiliser notre attention et notre concentration pour essayer de résoudre un problème de façon consciente et volontaire. Le problème c’est que quand on fait ça, notre cerveau travaille uniquement avec quarante unités d’information par seconde. Ca peut paraître beaucoup mais en réalité c’est très peu car notre cerveau est capable d’aller beaucoup plus loin.
En réalité notre cerveau va utiliser pour ça 400 mille unités d’information par seconde. Donc le problème c’est que, lorsqu’on se pose, et qu’on cherche à appréhender quelque chose de façon volontaire, finalement on ne va pouvoir prendre que peu d’éléments à réunir entre eux pour essayer de créer quelque chose, et donc ça fait des petites créations. Et en même temps on va souvent avoir tendance quand on veut faire les choses de façon volontaire à venir regarder ce qu’a fait untel, ce qu’a fait untel et on ne fait qu’assembler un peu différemment, donc c’est des petites avancées.
En réalité on peut aller beaucoup plus loin, beaucoup plus vite de façon beaucoup plus efficace si quelque part on se fait confiance. Ce que j’entends par se faire confiance, c’est arrêter de vouloir résoudre un problème de façon consciente, faire confiance à notre cerveau qui lui utilise 400 mille unités d’information, et qui va réunir un très grand nombre de données, pour véritablement créer quelque chose de nouveau.
Alors, concrètement comment on fait ça ? Au lieu de prendre un problème et de se focaliser sur le problème et essayer de le résoudre directement, il faut juste chercher à garder en tête ce problème (ou l’objectif qu’on cherche à avoir), et nourrir le cerveau de données. Ne vous embêtez pas à essayer de vouloir tenir ces données là et à les combiner directement, non, vous allez faire ça avec 40 unités d’information seulement et c’est peu.
À l’inverse, non, buvez, approvisionnez, soyez curieux, allez explorer autant de données que vous pouvez autour de ce sujet là et aucun risque, vous ne pouvez pas saturer le cerveau.
Stéphane : En clair, plus on lit, plus on écoute, plus on regarde de podcasts, de vidéos, d’émissions de radio, de télé, de tout ce qui se rapporte à un sujet, le cerveau va emmagasiner ça d’une certaine façon, il va l’organiser, et à un moment il va faire naître une lumière nouvelle, c’est ça ?
Guillaume : Le Eurêka ! C’est le fameux eurêka ‘ouais, ça y est, je l’ai’. Chez moi c’est l’enfer, parce que les eurêka pour moi arrivent à peu près entre 4h et 6h du matin, donc à côté de mon lit j’ai un carton avec plein de calepins, et effectivement d’un seul coup je me réveille je fais ‘hein ça y est j’ai une idée’ donc là j’ai peu de temps, il faut vite que je prenne un calepin et vite je modélise ce que mon cerveau finit par me redonner.
Alors, ce qui peut être un peu stressant c’est que du coup il faut accepter de ne pas maîtriser le processus de création, donc, pour reprendre sur la méthodologie – parce que tu as dit quelque chose d’essentiel. Tu viens de dire qu’il faut nourrir notre cerveau en regardant des podcasts, des vidéos, lire des articles etc., oui mais pas n’importe quoi, en fait il faut toujours le ramener au sujet qui nous intéresse, et ça c’est fondamental, pourquoi ? Parce que quand notre cerveau va absorber cette donnée-là il va la connecter à ce sujet. Si on le fait de façon totalement oisive, on va avoir des créations dans tous les sens.
Il y a des gens comme ça qui ont toujours pleins d’idées, mille idées mais qui ne s’organisent pas, parce que finalement ils sont juste curieux par nature et ils vont aller tout explorer, et donc le cerveau sort un peu tout et n’importe quoi tout le temps. Alors que, si dès le départ on a notre sujet qui est clair et qu’on se remobilise sur ce sujet assez régulièrement sans chercher la réponse, mais juste en venant capter de l’information, le cerveau par lui-même va venir combiner tout ça, et un moment donné effectivement ça sort ‘Yes, je l’ai’ (eurêka).
Stéphane : Cette refocalisation se fait comment ? C’est conscient le soir tu te dis: bon mon idée c’est ça, tu y repenses? C’est quoi l’idée ?
Guillaume : Oui, je l’ai en tête un peu tout le temps, je l’ai en tête un peu de fond alors, avant d’aller absorber une nouvelle information, je me repose ce sujet là en tête y réfléchir gentiment 2 minutes mais sans vraiment aller chercher de réponse, je le garde en tête pendant que je me demande cette vidéo, ou ce bouquin ou ce podcast qu’est-ce qu’il peut m’apporter.
Stéphane : Je me dis juste : quelles sont les points clés que j’ai appris, faire un petit mindmap, poser des choses, regarder de loin le truc, en se disant : ok j’en suis là, je vais rajouter cette brique on verra ce qu’elle m’apporte, et à un moment ça va se recombiner.
Guillaume : Exactement, c‘est vraiment le processus de création, on est vraiment au cœur du processus de création d’un produit cérébral sans entrer trop dans le détail. Ce qui peut paraître un peu stressant c’est qu’on ne sait pas quand la solution va arriver, et on le sent, moi je sais que quand je ne suis pas loin, généralement si c’est un processus qui se passe sur plusieurs jours parfois plusieurs semaines, parfois carrément plusieurs mois sur plusieurs problèmes parce que c’est vraiment très très complexe, le modèle de BMO (Brain Modus Operandi) tu le connais et tu vois la modélisation, elle est très large, quand je vais être à 48h ou même à 72h avant qu’un moment donné ça n’arrive, je le sens ! Il y a un état de tension qui se crée. Et quand il y a cet état de tension qui se crée, je sais que je ne suis pas loin, je sais que ça ne va pas tarder à sortir mais par contre je ne peux pas maîtriser la date.
Stéphane : Oui, ça je vois, c’est la création. On voit bien tous les écrivains et les artistes ils le disent tous. Donc finalement tu te reconnectes à toi-même, tu redeviens un artiste pour faire ta propre … même si c’est dans ta carrière même si c’est une approche technique etc., tu vas te reconnecter à l’artiste qui est en toi et je trouve ça assez génial. On a dit qu’on ferait une vidéo assez courte, tu vas parler de BMO tu vas nous présenter en quelques secondes quand même, ce n’est pas une vidéo promo mais j’aimerais bien que les gens comprennent.
Moi j’ai suivi ta formation en processus décisionnel et j’ai trouvé ça excellent, en plus elle n’est pas chère parce que tu veux la rendre accessible au plus grand nombre ce qui est très louable et tu as beaucoup de succès. Est ce que tu peux nous montrer ton écran avec ton site internet pour nous dire ce que c’est que cette histoire de BMO ? Parce que là ce n’est pas évident.
Guillaume : Voilà, donc c’est ça www.bmo-academy.com/ la BMO Academy c’est de comprendre les processus d’influence décisionnel, donc l’objectif du BMO c’est de transmettre un modèle qui permet de comprendre véritablement comment fonctionnent les prises de décisions de nos interlocuteurs, peu importe qui ils sont, peu importe leurs profils, peu importe les objectifs, peu importe le secteur d’activité, mais c’est de comprendre ce qui sous-tend les prises de décisions de nos interlocuteurs.
Schématiquement on prend à peu près 135 000 décisions en moyenne par jour, et autant dans la sphère privée que dans la sphère professionnelle, et bien l’objectif de BMO en priorité est de développer l’efficacité professionnelle de tous les acteurs, toute opération de business avant toute chose et la rencontre entre 2 humains, et l’influence qu’ils vont avoir mutuellement l’un envers l’autre.
Stéphane : Ok, tu avais un petit bouquin à nous recommander en plus ?
Guillaume : Oui, tout à fait, c’est marrant parce que tout à l’heure tu parlais du fait de devenir artiste de sa vie et c’est ça, quand on exprime cette idée d’artiste, ce qui est bien quand on arrive à développer ce processus de création c’est qu’on est singulier.
C’est que véritablement c’est nous, au plus profond de nous qu’on va en ressortir et effectivement c’est l’acte de création artistique et il y a un super bouquin qui le résume très bien, ça s’appelle ‘Etre vivant, méditer, créer’. Ça explique bien le processus de création artistique, c’est très très bien écrit par Philippe Filliot, professeur agrégé qui l’a écrit, et ça résume bien ce processus là sans rentrer dans une approche purement neurologique ou cognitif.
Stéphane : Bon, écoute Guillaume je pense qu’on a rempli notre mission, on a vraiment là matière à carrément à changer notre approche de la résolution des problèmes, peut-être même de trouver à terme sa mission de vie, ce qui est juste … phénoménal. Beaucoup la cherchent mais ne savent pas comment la trouver, je pense qu’on leur a donné une bonne piste que tu as mise en œuvre, et tout le monde peut le faire à son petit niveau, même si ça prend longtemps, et bien ce n’est pas grave il faut essayer, et quand on essaye on a de grandes chances d’y arriver.
Guillaume : Complètement, il faut se faire confiance, il faut faire confiance à notre cerveau, et être curieux pour pouvoir nourrir, s’enrichir des choses, et créer derrière, c’est un acte juste merveilleux.
Stéphane : Super, merci Guillaume, prends soin de toi et à bientôt.
Guillaume : Merci Stéphane.